APOPHIS ET LES FORCES DES TENEBRES

      Les mythes de création égyptiens ne s’intéressaient pas exclusivement à la vie et à la procréation. Les forces des ténèbres y tenaient également une place non négligeable. Comme dans de nombreuses autres civilisations, le serpent, principalement incarné par le dieu Apophis, représentait l’empire du mal. Les mythes autour d’Apophis donnaient la parole aux forces élémentaires redoutées des Egyptiens.

      Des représentations d’Apophis, ennemi de Rê, apparaissent souvent sur les murs des tombeaux et sur des papyrus funéraires. L’histoire de la naissance d’Apophis est raconté, au IIe siècle av. J.-C., sur les murs du temple d’Esnèh. On y apprend que Neith, une déesse-chasseresse du Delta, donna naissance à Apophis en crachant dans les eaux primordiales. Dans une variante des Larmes d’Atoum-Rê, la première créature qui apparut sur le tertre primitif fut Neith; elle donna naissance au soleil. Neith appela son nouveau-né mais celui-ci, ébloui par son propre éclat, fut incapable de la voir. Alors qu’il appelait sa mère, il répandit des larmes qui formèrent l’humanité; le principe de dualité existait déjà dans toute sa force: le bien ne pouvait vivre sans le mal, le serpent Apophis, symbole négatif, était né. Sa mère, finalement venue à son secours, était arrivée trop tard. Le mal était fait.

      Apophis était l’antithèse du soleil, une incarnation des forces du chaos et du mal qui bouillonnaient dans l’océan de Noun. Chaque jour, ses énormes anneaux s’enroulaient dans le Duat, attendant d’étouffer le dieu-soleil pour l’empêcher de se lever sur l’horizon. Rê, le dieu-soleil, devait chaque fois lutter et écraser Apophis, mais le serpent mythique étant indestructible, le soleil se trouvait chaque soir confronté au même adversaire. Le serpent ne pouvait être tué, mais on le représentait régulièrement taillé en pièces par Rê, souvent sous la forme d’un chat, un des nombreux animaux sacrés d’Egypte. Cette victoire temporaire libérait chaque matin le dieu-roi; il pouvait alors prendre sa place dans la barque du dieu-soleil qui parcourait le ciel.

      La victoire du soleil dans cette bataille quotidienne n’était pas une mince affaire pour le peuple égyptien. Elle était considérée comme essentielle à la poursuite de la vie sous toutes ses formes. Si Apophis arrivait à battre Rê, le monde toucherait  tout simplement à son terme. En revanche, il était tout aussi important qu’Apophis ne soit pas détruit. En cas de victoire définitive de l’un ou l’autre des deux adversaires, l’équilibre entre les forces du bien et du mal serait rompu et le monde retournerait immédiatement au chaos d’où il était issu. Comme le prophétisait un chapitre du Livre des morts:          « Cette terre retournera à l’eau primordiale, Noun, au déluge sans fin des commencements. Et à la fin, il n’y aura plus ni dieux ni déesses. Rien sinon Atoum, le Seigneur de Toutes Choses qui confectionna l’humanité et tous les dieux et qui existe encore lorsque tout a disparu. »

      Dans cette manifestation terminale, Atoum devait prendre l’apparence d’un serpent.

      Qu’elles que soient les versions sur les origines de l’univers – masturbation d’Atoum, parole de Ptah, union de l’Ogdoade ou pleurs de l’oie d’Amon- toutes les légendes sont claires sur un point: les Egyptiens ne percevaient pas la création comme un événement isolé dans le temps. Il s’agissait au contraire d’un processus continu qui prenait corps avec l’arrivée de caque nouveau jour, de chaque nouvelle saison. Maât, la déesse qui personnifiait la vérité, la justice et l’harmonie du cosmos, imposait un ordre immuable et tout écart à ses ordres divins risquait d’endommager gravement le tissu social et politique de l’Egypte. La création était de perfection perpétuellement renouvelé et sa force cardinale, le soleil, s’élevait chaque jour au-dessus du Nil, signe et garant de stabilité cosmique.

2 Réponses à “APOPHIS ET LES FORCES DES TENEBRES”

  1. charle dit :

    salut je connait pas encor mais ca a l’aire de me plaire

  2. elise dit :

    je doit faire un expo sur le dieu apopis alor je prend des information

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