DIEUX DE VIE, DIEUX DE MORT

       Un certain nombre de divinités étaient associées à la croissance et à la fertilité. Hâpî, qui présidait aux crues du Nil, vivait dans une caverne, dans les cataractes des confins méridionaux de l’Egypte. Il était lié  dieu-créateur Khnoum, gardien des portes retenant les eaux bienfaitrices et qui donnait l’ordre de leur ouverture. Min, dont les fêtes brutales se célébraient à Coptos et Akhmim, en Haute-Egypte, était le dieu de la Puissance sexuelle mâle. Bes, en dépit de son apparence fantaisiste – un rustaud à tête de lion, aux jambes arqués, vêtu de peaux de bêtes et à la coiffure de plumes – était le dieu protecteur des Naissances. Ensuite venait Osiris, dieu du Monde inférieur. En tant que dieu de la Renaissance dans le Duat, il était considéré comme responsable de chaque nouvelle récolte, sa présence se manifestant jusque dans la moindre pousse de blé.

       Dieux et déesses étaient également des divinités de la Guerre. Citons parmi eux Sekhmet « le Puissant », Neith « souveraine de l’Arc, maîtresse des Flèches », et les deux divinités syriennes, Astarté et Anat, vénérées en Egypte après le second millénaire. Un des principaux dieux guerriers, également lié à la chasse, fut identifié par les Grecs à leur propre dieu de la Guerre Arès. Son nom – Anhour – signifie  » Celui qui ramène l’égarée ». En effet, Anhour était censé s’être rendu en Nubie pour en ramener Méhit, son épouse-lionne, associée à Sekhmet – cette dernière considérée comme fille de Rê (sous la forme de l’oeil de Rê) -, le tout servant à étayer l’idée qu’Anhour était lui-même le fils de Rê.

       Montou était un autre dieu guerrier, vénéré dans la région de Thèbes. Sa tête de faucon était surmontée du disque solaire. Il était considéré comme l’esprit conquérant du pharaon et, en tant que tel, était vénnéré dans la cité de Tok, au sud de Thèbes. Sa notoriété peut s’imaginer lorsque l’on sait que le pharaon Amenemhat II fit cadeau au clergé de Montou de quatre coffres – symbolisant la suprématie de l’Egypte sur les contrées étrangères – bourrés de trésors rapportés d Syrie, de Mésopotamie et du monde égéen.

       L’Egypte, en entrant en contact avec d’autres civilisations plus belliqueuses qu’elle-même, adopta leurs divinités guerrières. L’une d’elles était Reshep, un dieu-forgeron des contrées du Levant, qui prit de l’importance à la suite de la colonisation de la Syrie et de la Palestine par l’Egypte, au cours du seond millénaire avant notre ère. Baal, autre divinité guerrière, est décrite de manière ignominieuse dans la Bible comme dévoreur d’hommes.

       Baal fut néanmoins accueilli, à la même époque, dans le panthéon égyptien comme dieu du Tonnerre et des Champs de bataille, lors des guerres hittites. Dans l’un de ses centres cultuels, il est associé au dieu égyptien Seth, probablement par analogie, l’un des principaux attributs de ce dernier étant le tonnerre.

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