L’HARMONIE DIVINE

          Pris dans son sens général, ce mythe représentait une puissante illustration des tensions existant entre les forces antagonistes régissant l’Univer, Osiris et Horus pour les forces de paix et de prospérité, Seth pour les forces du chaos et de la confusion. A certaines époques de l’histoire égyptienne, Seth gagnait temporairement la partie, à d’autres moments c’était Horus.

          Ils était de l’intérêt de tous de soutenir Horus, ou tout au moins ses héritiers, les pharaons. Chaque souverain d’Egypte accolait le nom d’Horus à son propre nom au moment de son intronisation. Non seulement ce geste le faisait l’égal des dieux, mais encore il lui conférait le statut d’incarnation des forces de l’harmonie divine.

          Le mythe de la lutte de Seth contre Horus reflète de manière imagée la question de la royauté, qui est rarement abordée ouvertement en Egypte. Fait intéressant, le jeune Horus est présenté comme un candidat fragile à la charge suprême. Bien que les usurpations y  aient été rares, l’Egypte avait besoin d’un mythe de légitimation, structurant fortement l’interdit redouté: la transmission du pouvoir par la violence. Le triomphe final d’Horus était perpétuellement exalté au cours de cérémonies rituelles, afin de préserver l’unité du pays: « La couronne blanche [Haute-Egypte] est un oeil d’Horus; la couronne rouge [Delta] est l’autre oeil d’Horus. »

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