AUTRES DEESSES

        Neith, antique déesse chasseresse du Delta, était symbolisée par un bouclier et des flèches entrecroisées. Elle fut identifiée à Athéna par les Grecs (et à Diane pour les Romains). Divinité redoutée mais juste, elle agissait toujours en médiateur avisé. Elle était parfois considérée comme la mère de Sobek, d’Isis, de Rê et même d’Apophis. Un certain mythe la dépeint comme le premier être apparu sur le tertre originel. Elle pouvait intercéder auprès de l’Ennéade et joua un rôle juridique important dans le combat épique opposant Horus à  Seth.

        Satis, déesse vénérée dans l’île nilotique d’Eléphantine, gardait les frontières méridionales de l’Egypte. Son centre cultuel se trouvait à l’endroit même où apparaissaient les signes précurseurs de la crue annuelle et les Égyptiens lui étaient reconnaissants des bienfaits de l’inondation. En outre, elle y gagna la réputation de purifier les défunts.

       Au cours des siècles, les déesses égyptiennes autochtones absorbèrent des divinités exogènes. Sous le règne des Hyksos – peuplade d’immigrants venant de Palestine, dont le nom signifie « maîtres des terres étrangères » – qui semblent être entrés pacifiquement, au cours du temps, en Egypte, trois divinités de premier plan entrèrent au panthéon égyptien: Anat, Astarté et Qoudshou.

       De tout temps, les déesses égyptiennes jouirent d’une popularité que les dieux – avec toute leur solennité et leur importance rituelle – n’atteignirent jamais. En effet, lorsqu’en 384 av. J.-C., l’empereur romain Théodose ordonna la fermeture des temples, un seul d’entre eux continua de fonctionner, celui d’Isis dans la ville de Philae, près d’Assouan, sur la frontière avec la Nubie. Jusqu’au VIe siècle de notre ère, il subsista comme centre du culte à Isis et disputa fièrement aux dieux grecs, romains et même aux premières traces de culte chrétien, la suprématie mystique.

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