DIEUX ET PHARAONS

    Les soldats de Napoléon Bonaparte conquirent  l’Egypte en 1798, après bien d’autres envahisseurs: les Perses, qui remplacèrent les pharaons , les Grecs, les Romains, les Arables et enfin les Turcs. Les relations de l’expédition faisant état d’innombrables temples, tombes et monuments bordant le Nil – vestiges d’une civilisation très ancienne et pourtant raffinée – suscitèrent un nouvel intérêt pour la région qui ne s’est pas démenti depuis. A son apogée, vers 1450 av. J.-C., l’ancienne Egypte dominait un territoire s’étendant de la frontière libyenne à l’ouest jusqu’à l’Euphrate à l’est, de la Syrie au nord jusqu’aux déserts nubiens au sud. Ces conquêtes n’avaient toutefois qu’une importance secondaire: le coeur de l’Empire se trouvait le long du Nil.       Par rapport aux déserts voisins, les rives du fleuve étaient un paradis dans lequel les Egyptiens élaborèrent leur vision originale du monde. Le dualisme de la pensée égyptienne procédait de l’opposition entre le désert infertile et la plaine fluviale fertile. Même après l’unification politique, vers 310 av. J.-C., il y eut toujours deux régions distinctes, la Basse-Egypte (le delta du Nil) et la Haute-Egypte ( de la pointe du delta, à Memphis, jusqu’au cours supérieur du fleuve, à Assouan), symbolisées par deux divinités, respectivement Seth et Horus. Après l’unification, la religion continua à présenter une grande diversité, et des mythes de la création variés existaient dans les grandes villes comme Héliopolis et Memphis, sans qu’aucun soit dominant. Pourtant, ces idées sur l’origine du monde avaient certains aspects communs, à savoir les sources de la vie évidentes pour les Egyptiens – les eaux du Nil avec ses crues annuelles fertilisantes et le soleil, dont les dieux figuraient en haut du panthéon égyptien, avec, les dominant tous, la divinité suprême, Rê, le dieu-soleil d’Héliopolis.

      La clé de voûte de l’univers complexe des croyances égyptiennes était la nature divine de Pharaon, le descendant des dieux et lien entre eux, la terre et les humains. La religion égyptienne était le culte des ancêtres des pharaons, avec des cérémonies rituelles qui avaient lieu dans des temples ouverts aux seuls prêtres et à Pharaon. Le lien entre les divinités et tous les aspects de la vie était si étroit qu’il n’existait pas de terme particulier pour désigner la religion. Les divinités, le monde et les planètes faisaient partie du même ordre cosmique, le maât, que les humains voulaient immuable.

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