LA DIVINITE DU PHARAON

          Dès les premiers temps pharaoniques, les rois d’Egypte furent vénérés comme personnes d’essence royale et divine: ils servaient donc d’intermédiaire entre la terre, le peuple et les divinités.

          Dans l’organisation ultrahiérarchisée de la religion égyptienne, seul le roi avait le droit de faire des offrandes aux dieux; personne ne pouvait jouer à sa place ce rôle de médiateur. Même si le roi pouvait déléguer ces fonctions à ses prêtres, il était bien entendu que le clerc n’agissait qu’en tant que représentant du souverain; en cette qualité, il n’avait aucune autorité propre.

          Dès sa naissance, chaque pharaon était un dieu. La reine était considérée par tous comme la mère terrestre du pharaon, dont le père était Amon-Rê.

          Quand le pharaon avait un fils, la même incarnation divine assurait, au sein de la dynastie, la transmission du statut divin de génération en génération.

          Les rituels de couronnement renforçaient encore ce concept. A sa mort, le roi prenait toute sa dimension divine: abandonnant son enveloppe d’Horus, souverain terrestre, il ne faisait plus qu’un avec Osiris dans le Monde inférieur tout en rejoignant son père Rê, maître de toutes choses.

          Tout ce processus fonctionnait parfaitement et n’étonnait personne. Nul ne doutait de l’adage selon lequel « Dieu est notre roi; le roi est notre dieu ». La divinité du pharaon, de nature quasi constitutionnelle, instaurait l’Etat égyptien comme une entité sanctifiée par les lois de l’humanité et celles des dieux.

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