Dans les tout premiers âges, Seth avait pour centre cultuel la vile de Naqada. Associé aux terribles tempêtes de sable du désert, il était vital de l’apaiser. Plus tard, il devint une sorte de seigneur de l’anarchie et du chaos, dieux des Tempêtes, ennemi d’Horus, lui-même champion de l’ordre. Cette inimitié constituait, pour les Egyptiens, l’image même de l’harmonie universelle: le combat éternel de la lumière contre les ténèbres.
A l’instar de la plupart des dieux égyptiens, Seth était souvent représenté avec une tête d’animal, formant ainsi une créature fantastique ressemblant vaguement à un fourmilier, mais parfois également sous les traits d’un animal considéré comme impur par les Egyptiens, le porc par exemple.
En dépit de ses turpitudes, les antécédents de Seth étaient fort honorables: fils de Nout, la déesse du Ciel, il était l’égal de son frère Osiris et de ses soeurs Isis et Nephthys- cette dernière étant, par ailleurs, l’une des ses épouses. Et, en effet, son rang et son statut élevés lui valurent le soutien de Rê durant la majeure partie du conflit qui l’opposa à Horus. Après sa défaite sur terre, il accompagna le dieu-soleil durant les heures nocturnes, le défendant contre le serpent Apophis.
La force prodigieuse de Seth et sa puissance sexuelle débridée lui garantissaient au moins le respect de quelques mortels. Bien qu’il n’ait jamais été un dieu très populaire, il n’avait pas que des mauvais côtés: les invocations de son nom pouvaient éloigner le mauvais temps.
Pourtant, durant les XIXe et XXe dynasties (1295-1069 av. J-C.), il bénéficia d’un culte assez répandu. Mais Seth fut tjos une divinité dangereuse à fréquenter. Les dynasties ultérieures le reléguèrent au statut de dieu du Malheur et, vers la fin de la civilisation égyptienne, il fut considéré comme la personnification du mal.