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Archive pour novembre 2007

SETH, SEIGNEUR DU CHAOS

Vendredi 30 novembre 2007

          Dans les tout premiers âges, Seth avait pour centre cultuel la vile de Naqada. Associé aux terribles tempêtes de sable du désert, il était vital de l’apaiser. Plus tard, il devint une sorte de seigneur de l’anarchie et du chaos, dieux des Tempêtes, ennemi d’Horus, lui-même champion de l’ordre. Cette inimitié constituait, pour les Egyptiens, l’image même de l’harmonie universelle: le combat éternel de la lumière contre les ténèbres.

          A l’instar de la plupart des dieux égyptiens, Seth était souvent représenté avec une tête d’animal, formant ainsi une créature fantastique ressemblant vaguement à un fourmilier, mais parfois également sous les traits d’un animal considéré comme impur par les Egyptiens, le porc par exemple.

          En dépit de ses turpitudes, les antécédents de Seth étaient fort honorables: fils de Nout, la déesse du Ciel, il était l’égal de son frère Osiris et de ses soeurs Isis et Nephthys- cette dernière étant, par ailleurs, l’une des ses épouses. Et, en effet, son rang et son statut élevés lui valurent le soutien de Rê durant la majeure partie du conflit qui l’opposa à Horus. Après sa défaite sur terre, il accompagna le dieu-soleil durant les heures nocturnes, le défendant contre le serpent Apophis.

          La force prodigieuse de Seth et sa puissance sexuelle débridée lui garantissaient au moins le respect de quelques mortels. Bien qu’il n’ait jamais été un dieu très populaire, il n’avait pas que des mauvais côtés: les invocations de son nom pouvaient éloigner le mauvais temps.

          Pourtant, durant les XIXe et XXe dynasties (1295-1069 av. J-C.), il bénéficia d’un culte assez répandu. Mais Seth fut tjos une divinité dangereuse à fréquenter. Les dynasties ultérieures le reléguèrent au statut de dieu du Malheur et, vers la fin de la civilisation égyptienne, il fut considéré comme la personnification du mal.

LA DIVINITE DU PHARAON

Vendredi 30 novembre 2007

          Dès les premiers temps pharaoniques, les rois d’Egypte furent vénérés comme personnes d’essence royale et divine: ils servaient donc d’intermédiaire entre la terre, le peuple et les divinités.

          Dans l’organisation ultrahiérarchisée de la religion égyptienne, seul le roi avait le droit de faire des offrandes aux dieux; personne ne pouvait jouer à sa place ce rôle de médiateur. Même si le roi pouvait déléguer ces fonctions à ses prêtres, il était bien entendu que le clerc n’agissait qu’en tant que représentant du souverain; en cette qualité, il n’avait aucune autorité propre.

          Dès sa naissance, chaque pharaon était un dieu. La reine était considérée par tous comme la mère terrestre du pharaon, dont le père était Amon-Rê.

          Quand le pharaon avait un fils, la même incarnation divine assurait, au sein de la dynastie, la transmission du statut divin de génération en génération.

          Les rituels de couronnement renforçaient encore ce concept. A sa mort, le roi prenait toute sa dimension divine: abandonnant son enveloppe d’Horus, souverain terrestre, il ne faisait plus qu’un avec Osiris dans le Monde inférieur tout en rejoignant son père Rê, maître de toutes choses.

          Tout ce processus fonctionnait parfaitement et n’étonnait personne. Nul ne doutait de l’adage selon lequel « Dieu est notre roi; le roi est notre dieu ». La divinité du pharaon, de nature quasi constitutionnelle, instaurait l’Etat égyptien comme une entité sanctifiée par les lois de l’humanité et celles des dieux.